Les groupes pro-avortement se plaignent que la politique des États-Unis porte atteinte à l’avortement à l’international.

By Rebecca Oas, Ph.D. | June 8, 2018

WASHINGTON, D.C. 8 Juin (C-Fam) Pendant des décennies, le lobby mondial de l’avortement a fortement œuvré pour inclure la promotion de l’avortement dans une large gamme de projets et de programmes, de la santé maternelle à la sécurité et la paix mondiale et aux aides humanitaires. Pendant tout ce temps, une politique a agi pour atténuer la progression de l’avortement, c’est la politique de Mexico City.

Mardi, le Centre pour la Santé et l’Égalité des Sexes (CHANGE) a publié un rapport détaillant que ce qu’ils dénoncent, ce sont les dommages de la politique de Mexico City, promulguée par les administrations des Républicains depuis la présidence de Ronald Reagan. Ce programme bloque toute aide américaine aux organismes étrangers qui prônent ou réalisent des avortements. Sous la présidence de Donald Trump, ce programme a été étendu du planning familial à tout financement de santé mondiale, et renommé Protéger la Vie dans l’Assistance Sanitaire Mondiale (PLGHA).

CHANGE se réfère à ce programme comme à la “règle du bâillon mondial” et reconnaît que la plupart des intervenants de leur rapport ne voulaient jamais s’y référer par sa dénomination officielle, “estimant que la mentionner était tout simplement inacceptable”.

Lors de la présentation du rapport, plusieurs intervenants africains étaient mis en vedette, notamment un représentant d’une filiale de la Fédération Internationale de Planning Familial (IPPF) basée au Mozambique, qui refusait de se plier aux nouvelles directives, supposées lui coûter 2 millions de dollars, soit 60% de son budget.

Hélène Chiquele, une responsable du Programme Genre pour Oxfam au Mozambique a indiqué comment le pays avait assoupli ses restrictions concernant l’avortement en 2014, même si le sujet restait fortement controversé parmi la population du Mozambique. Selon elle, l’élargissement de la politique de Mexico City a eu un effet négatif sur la promotion de l’avortement. Elle déclare que dans son pays certains se demandent: “Pourquoi envisageons-nous de perdre de l’argent [de l’assistance sanitaire américaine] au nom de l’avortement ?”

Tous les intervenants ont reconnu que la perte des financements américains subie par les groupes promouvant l’avortement avait un impact sur la politique locale, faisant écho à des aveux précédents venant des détracteurs de cette politique indiquant qu’elle était en fait efficace.

Bien que l’élargissement de la politique de Mexico City ait pu les prendre au dépourvu, les défenseurs de l’avortement n’ont pas été surpris par son rétablissement, ni par la rapidité de sa mise en œuvre.

Néanmoins, comme l’ont note des représentants de CHANGE, une des principales stratégies sous le Président Barack Obama était d’intégrer l’avortement dans d’autres programmes sanitaires mondiaux. Étant donné que l’avortement s’était infiltré dans ces autres domaines, comme la fourniture d’eau potable et la prévention et le traitement du SIDA et du VIH, la politique élargie de Mexico City fournit une puissante incitation à écarter l’avortement. Qui plus est, elle identifie clairement ceux dont l’implication pour l’avortement dépasse leur détermination à défendre des causes plus pressantes.

Le rapport mentionne au passage la campagne européenne “She Decides”, mais il reconnaît qu’elle n’a pas réussi à remplacer la perte de l’aide américaine pour les groupes promouvant l’avortement.

L’IPPF et Marie Stopes International sont les deux plus grands groupes parmi les quatre qui auraient refusé de se plier à la Politique de Mexico City élargie et qui ont ainsi perdu l’aide américaine extérieure. Comme l’IPPF se positionne lui-même comme un fournisseur mondial de services d’aide aux LGBT, ses adhérents ne manquent pas de souligner que la perte du financement américain causé par leur soutien à l’avortement est en train de nuire à des communautés marginalisées, y compris des personnes qui s’identifient comme LGBT.

Selon l’une des personnes interrogées par CHANGE, “Dans beaucoup de pays, c’est la communauté sur la santé reproductive qui est souvent l’un des plus forts alliés sur les questions LGBT.

La filiale IPPF du Mozambique aurait fermé 20 cliniques offrant des services LGBT, ce qui montre à quel point le programme PLGHA (Protéger la Vie dans l’Assistance Sanitaire Mondiale) est particulièrement efficace pour impacter à la fois l’avortement et le programme “droits sexuels” au sens large.