Les mises en garde du Pape François sont sans effet sur une politicienne lesbienne

By Wendy Wright | December 5, 2014

NEW YORK, 5 décembre (C-Fam) Le Pape François a clairement mis en garde les députés européens la semaine dernière, leur expliquant qu’ils avaient perdu la confiance des citoyens en passant des législations « insensibles » ou « néfastes », qui serait à l’origine de l’image d’une « grand-mère, plus guère fertile », qui engendre des « styles de vies plutôt égoïstes ». Pour lui, ils devraient se garder de faire des usages impropres du concept des droits de l’homme.

Un député a qualifié ses propos d’ « avertissement à point nommé ». Un autre déclarait que sa « sagesse s’adressait à tout le monde ». Pour sa part Ulrike Lunacek, auteur d’une résolution sur les droits homosexuels qui a suscité une forte opposition citoyenne, a offert au Pape une écharpe aux couleurs arc-en-ciel en lui disant : « cela aurait été bien si vous aviez défendu le mariage homosexuel et l’usage des contraceptifs ».

Et d’ajouter : « Mais je n’ai pas entendu cela, et c’était un peu décevant ».

Dans son discours au Parlement européen, le Pape a abordé un grand nombre de problèmes, dont par exemple les brutalités que subissent les Chrétiens, l’indifférence envers les vies considérées comme inutiles, et l’isolement des personnes « seules ». Il a également proposé une recette de guérison.

Protégez la dignité humaine, a-t-il conseillé. La famille, où père et mère élèvent les enfants, est l’ « élément le plus précieux de toute société, et donne une « direction aux nouvelles générations ».

Ulrike Lunacek est co-présidente de l’Intergroupe du Parlement européen pour les droits LGBT.

Cette année, elle proposé une « feuille de route pour les droits LGBTI », qui demande aux Etats membres d’adopter des politiques complètes portant une attention spéciale aux droits des personnes lesbiennes, gay, bisexuelles, transsexuelles et intersex.

Elle instamment demandé aux Etats de reconnaître les unions homosexuelles célébrées dans les autres Etats, ainsi que les changements de sexe, quoi que dispose leur droit interne. Les services de fertilité doivent être accessibles aux personnes LGBT, et le droit de la famille doit être adapté afin de reconnaître plus de deux parents. Enfin, l’éducation sexuelle ne peut transmettre qu’une image positive des personnes LGBTI.

Son rapport prie les Etats de rassembler les données sur les « crimes haineux » commis à l’encontre des personnes homosexuelles et transgenres (ce qui peut inclure le sentiment d’être discriminé) et de poursuivre les auteurs de ces infractions. Il plaide en faveur d’une pénalisation de « l’incitation à la haine sur le fondement de l’orientation et de l’identité sexuelle ». L’incitation à la haine et les actions commises à l’encontre des personnes qui plaident en faveur de la morale traditionnelle et du mariage ne sont pourtant pas couverts par cette pénalisation.

« Tous ces droits et politiques sont déjà prévus par le droit européen, et s’appliquent à tous », a-t-elle affirmé. Son rapport crée cependant une hiérarchie entre les droits, et demande une mise en œuvre particulièrement renforcée des droits des personnes LGBT. Ainsi, lorsque les droits de ces derniers entrent en collision avec ceux des autres, comme par exemple le droit des parents qui refusent l’enseignement à leurs enfants d’une information à la sexualité jugée trop mature, les exigences des personnes LGBT resteraient prioritaires.

Les députés européens auraient reçu environ 100 000 plaintes de citoyens, leur demandant de rejeter le projet d’Ulrike Lunacek. Malgré une forte opposition, il est passé sans problème.

Dans son discours, le Pape François explique aux politiciens que la réputation de l’Europe est endommagée.

L’Union européenne est  « de moins en moins une actrice [mondiale], dans un monde qui la considère désormais avec distance, méfiance et parfois même avec suspicion ». Ses institutions sont « engagées dans la définitions de règles » considérées comme « insensibles aux préoccupations des individus, sinon néfastes ».

Les « grandes idées qui avaient inspiré l’Europe » ont été « remplacées par les technicités bureaucratiques de ses institutions ».

De nombreux députés européens se sont réjouit du message du Pape.

Gianni Pittella a rendu hommage au Pape pour ses « messages solides et sévères qui visent à rappeler à l’Europe sa mission d’origine, et la plus importante : placer la dignité humaine et les droits fondamentaux au centre de toutes ses actions ».

Quant au Pape, il a qualifié son discours de « message d’espérance dans le Seigneur, qui change le mal en bien, et la mort en vie ».