L’OMS demande la suppression de toute loi limitant l’avortement

By Rebecca Oas, Ph.D. | January 5, 2023

WASHINGTON, D.C., 6 janvier (C-Fam) L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a recommandé la suppression de toute norme juridique ou politique qui pourrait entraver l’accès à l’avortement, à n’importe quelle étape de la grossesse et pour n’importe quelle raison.

S’appuyant sur ses lignes directrices techniques sur l’« avortement sécuritaire » publiées plus tôt l’an dernier, l’OMS a publié un document d’orientation sur l’établissement d’un « environnement juridique et politique favorable » à l’avortement.

La première recommandation est la décriminalisation complète de l’avortement.  Dans de nombreux pays, l’avortement est considéré comme une infraction pénale, avec des exceptions dans des circonstances spécifiques, telles que le viol, les menaces à la santé ou à la vie de la mère, ou les complications fœtales.  L’OMS appelle les pays à supprimer complètement l’avortement du droit pénal, notamment en veillant à ce que les lois contre l’homicide involontaire ou la mise en danger du fœtus ne soient pas utilisées dans les cas d’avortement.

L’OMS décourage également les « approches fondées sur les motifs » dans lesquelles l’avortement est légal dans des circonstances particulières, et recommande plutôt que l’avortement « soit disponible à la demande de la femme, de la fille ou de toute autre personne enceinte ».  Les limites d’âge gestationnelles sont également déconseillées, tout comme l’objection de conscience des fournisseurs de soins de santé, car elles « entravent l’accès à l’avortement et ont des effets négatifs sur l’exercice des droits de la personne ».

L’OMS recommande également de ne pas imposer les périodes d’attente et l’autorisation d’un tiers, ou d’exiger l’approbation d’un groupe de médecins ou d’un juge, d’un parent ou d’un conjoint avant un avortement.

Les pays sont invités à ne pas restreindre « qui peut fournir et gérer l’avortement » d’une manière « incompatible avec les directives de l’OMS ». Les lignes directrices de l’Agence des Nations Unies pour la santé sur l’avortement ont continuellement pris de l’expansion, englobant les médecins, les infirmières, les sage-femmes, les pharmaciens qui prescrivent des pilules d’avortement, et même les femmes enceintes elles-mêmes sous le nom d’« auto-soins ».

Non seulement un large éventail de fournisseurs de soins de santé sont-ils considérés par l’OMS comme capables de fournir des avortements, mais ils peuvent se voir interdire de dire non; les directives recommandent que « les soins complets d’avortement soient protégés contre les obstacles créés par l’objection de conscience ».

Affirmant en outre son engagement à veiller à ce que les avorteurs ne soient pas en pénurie, l’OMS a publié une trousse à outils en deux parties sur la planification familiale et la formation sur « l’avortement complet » dans l’éducation des travailleurs de la santé. En plus de veiller à ce qu’ils acquièrent des compétences médicales, la trousse d’outils vise à s’assurer qu’ils ont les « bonnes » attitudes. L’un de ces aspects est « la clarification des valeurs et la transformation des attitudes », un terme promu par l’organisation d’avortement Ipas (www.ipas.org), qui produit des trousses d’outils pour décomposer les objections des travailleurs de la santé à l’avortement.

L’OMS cherche également à intégrer fermement l’avortement dans les systèmes de santé plus largement répandus.  Les lignes directrices indiquent que l’un des obstacles potentiels à l’accès à l’avortement est « l’incapacité d’assurer un financement suffisant pour la prestation de soins d’avortement par l’intermédiaire des systèmes de santé publique » ainsi que « une politique au niveau des établissements qui est plus restrictive que la loi ».  Cela pourrait s’appliquer à la fois aux hôpitaux et aux cliniques laïques et religieuses, en particulier ceux qui sont exploités par des institutions religieuses qui s’opposent à l’avortement, comme les fournisseurs catholiques qui opèrent dans le monde entier et fournissent les soins nécessaires à un grand nombre des personnes les plus pauvres du monde.

Dans sa ligne directrice antérieure sur l’avortement, publiée en mars de l’année dernière, l’OMS recommandait « d’interdire complètement les demandes institutionnelles de conscience ».

Dans tout cela, l’OMS continue d’ignorer le consensus mondial de 1994, où les nations ont convenu que l’avortement n’est pas un droit humain, et que le statut juridique de l’avortement appartient uniquement aux gouvernements nationaux.